Friday 3 January 2014

La coopérative Ixchel - Chiapas

Mi-décembre, nous avons reçu les petites robes que nous avions commandées à la coopérative Ixchel, Chiapas, Mexico.
Afin de pouvoir vous présenter plus concrètement les femmes qui travaillent au sein de cette coopérative, nous leur avons posé des questions sur leur histoire.

Voici pour vous un résumé traduit de l'espagnol :

Introduction

Pourquoi avoir choisi le nom Ixchel ?
Dans notre cosmologie Maya, Ixchel est la déesse du textile, de l'amour et de la lune. 

Nous sommes une coopérative indépendante, composée de femmes Tzotziles. (NDLR: Les Tzotils sont parmis les derniers descendants Mayas).
Nos tissus contiennent les sourires de nos enfants, la chaleur du soleil, le son de la pluie, l'odeur des fleurs des champs et les chants des oiseaux. Nous vivons au sein de la colonie Yaxgemel, Chenalhó, Chiapas à 2h30 de San Cristobal de Las Casas.

Notre histoire

L'histoire de la coopérative a commencé dans la douleur et l'injustice en 1997. À Yasgemel, des para-militaires se formaient pour contrer l'armée Zapatiste. Il y eut beaucoup de violence, d'abus de femmes, de manipulations…

Nous faisions partie de l'organisation "Las Abejas" qui proclame la lutte pacifiste, et furent accusées d'être Zapatistes car nous refusions d'aider les para-militaires dans leur quête d'armes et munitions… Notre neutralité ne fut pas respectée : menacées de mort par nos propres voisins, ex-amis, communauté, nos familles furent dans l'obligation de quitter nos maisons, laissant toute notre vie derrière nous et emportant uniquement ce que nous portions sur nous ce jour là.

3 campements pour la paix se formèrent: X-oyep, Acteal y Tzajalch’en. Au sein d'Acteal, fut commis un crime horrible qui bouleversa la terre entière : 45 indiens Tzotzils furent assassinés le 22 dec 1997, dont plusieurs de nos frères, pourtant catholiques et prônant la paix.Dans notre camp, d'X-oyep, comme dans beaucoup, les conditions de vie étaient très précaires: nous n'avions ni électricité ni eau, et bien sûr peu de nourriture. La communauté qui nous a accueillie était, à l'origine, habitée par 15 familles ; nous nous y retrouvâmes à 600 familles !La nourriture devait donc être partagée; elle était de mauvaise qualité, peu diversifiée et, malheureusement, il n'y avait pas de terre où nous aurions pu cultiver nos propres produits.Nos enfants souffrirent, car nous ne pouvions leur apporter ce dont ils avaient besoin pour grandir sainement. Les maladies se propageaient rapidement, sachant que dans une maison, on pouvait trouver jusqu'à 6 familles…

Cependant, au lieu de pleurer chaque jour, nous commencions à échanger nos idées, nos expériences, nos espoirs d'un monde meilleur.

Même si nous venions de différentes communautés, nous étions devenues de vraies soeurs.

Nous nous sentions réellement coupables de ne pouvoir subvenir aux besoins de nos enfants, et demandions toujours aux visiteurs s'ils pouvaient nous offrir du travail afin d'obtenir un peu de ressources.Nous commençâmes ainsi, quand une mère Clarisse nous proposa de coudre des broderies et nous commanda à chacune 5 articles.Puis, l’association Caritas de SCLC nous proposa de nous aider en nous offrant un espace pour vendre nos créations.Même si nous savions broder depuis petites, nous ne l'avions jamais imaginé comme un travail artisanal, nous le faisions uniquement pour nos vêtements et ceux de nos enfants. Nous découvrîmes alors que nous étions de vraies artisans!

Une dame de Norvège nous aida aussi un temps, puis une religieuse. Cependant, la situation restait précaire au camp et nous commencions à envisager notre retour à la maison. 

Le retour fût opéré durant l'année 2001, sans aucune promesse de sécurité de la part du gouvernement.Une fois à la maison, nous nous rendîmes compte que nous n'allions pas retrouver notre vie du jour au lendemain: les maisons étaient en mauvais état, nos champs de culture de maïs, haricots et café détruits.

Nous décidions donc de rester organisées et de continuer comme coopérative d'artisanat, même si le travail manquait.

Au Chiapas, il y a beaucoup d'artisanat et nous n'avons pas encore trouvé de clients stables qui nous permettraient de voir l'avenir plus sereinement.Notre objectif premier n'est pas seulement de vendre, il est aussi de faire connaître notre histoire et défendre nos droits comme femmes indigènes. Quand nous brodons des vêtements, nous brodons nos racines et cultures mayas; nous réparons le tissu social qui se fractura en 97.

Chaque vêtement vendu est un pas pour notre dignité et notre espoir d'un monde meilleur en paix et en harmonie.

Merci de votre soutien !! 

Les femmes de la coopérative Ixchel "

Toutes les photos des femmes dans cet article ont été prises alors qu'elles confectionnaient les petites robes modèles Mariposa rouge et rose !



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